Le Chant de marins est l’un des formes d’expression traditionnelle
les plus répandues sur la planète. La Bretagne n’y coupe pas.
Grande nation maritime, elle sut conserver son panache jusque
dans les années cinquante. Aujourd’hui, la flotte bretonne
reste l’une des grandes pêches européennes.
Les chants de marins avaient différentes fonctions, semblables
aux chants de la terre, le kan
ha diskan, la gwerz
et les sones.
L’une des parts les plus importantes est représentée par les chants
de travail. De nombreux chants de marins servaient
en effet au travail sur le navire (chant à hisser les voiles…). Il n’était pas
rare de voir des marins violonistes s’embarquer pour accompagner
à la tâche. Ces chants donnaient un rythme
identique à tous et facilitaient les manœuvres. La vie masculine sur le navire
connaissait également quelques gaietés, et surtout, le chant encourageait l’équipage
et faisait oublier l’attente en mer.
Une autre partie de ces chants, plus proche du sone,
concerne l’amour, l’un des manques les plus criant pour les marins de long cours.
Ces chants parlaient évidement des femmes restées aux ports, de l’attente et
des joies.
Le pendant de la gwerz,
est lui représenté par les chants dramatiques sur la mer, récits
de naufrages, de naufrageurs, de noyés,
de fantômes de revenants, récits de
guerre également. Bons nombres de ces chants sont
également passés dans le répertoire des paysans, témoins souvent de ces drames.
Parmi ces chants se trouvent aussi les récits épiques,
pirateries, de découverte, d’exploits
ou atteignant le surnaturel.
Les chants de marins sont une musique dans
la musique bretonne.
Jérémie Pierre JOUAN