La Musique Bretonne
Les Différentes Vagues Bretonnes
Le roman courtois
Si la Bretagne a longtemps brillé dans l’économie européenne,
grâce notamment à ses matelots et à son commerce du sel, son
rayonnement culturel n’a connu que quelques brefs apogées.
Le premier d’entre eux se fit au tournant du premier millénaire, sous la féodalité
vieillissante et mourante. C’est tant pour ranimer cette flamme chevaleresque
que pour exacerber l’imaginaire contemporain que naquît en 1225 le Roman
de la Table Ronde, somme des textes et poèmes écris aux siècles précédents.
Dès sa parution ce roman subjugue l’Europe et s’empare de toutes
les cours. La mode bretonne est à l’honneur et chaque duché,
chaque royaume se doit d’avoir ses propres musiciens
bretons, sa vision post-celtique du monde mourrant.
C’est en effet dans les dernières années du Moyen-Âge que
l’esprit celtique qui avait tant marqué l’Europe
disparu de manière quasi définitive, laissant place à la renaissance
et à la redécouverte de nos origines latines et grecs
(plus exactement de la trace laissée par l’empire romain, puisque
la France était gauloise, par conséquent proche
du monde celtique). En Bretagne, le Duc
Jean IV donne à la culture bretonne ses premières
lettres de noblesse en l’instrumentalisant pour asseoir son
pouvoir vacillant, grâce un phénomène nationaliste (auquel participait la musique
bretonne), qui arriva, malheureusement pour lui, seulement six siècles
plus tard).
Mais cette renaissance, qu’accompagna la fin du féodalisme
et surtout la fin de la guerre de cent ans, guerre fratricide
entre nations « celtiques », acheva cette première vague
bretonne. La mode était à l’italien, avec Léonard
De Vinci, à la lumière dans l’art et non plus aux tempêtes
métaphysiques et ombrageuses des celtes.
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Jeremie Pierre JOUAN
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