Le sone, autre genre musical breton, est
le pendant de la gwerz,
pour les domaines que n’explore pas cette dernière, à savoir les récits
amoureux, poétiques ou divertissants.
Selon François Marie Luzel, cette classification
regrouperait essentiellement les thèmes à dimension lyrique ou
satyrique, les autres étant répartis en gwerz,
comptine, chant à danser ou cantique.
Il est parfois délicat et très difficile de classer avec précision des thèmes
dans l’une ou l’autre de ces catégories et il n’est pas rare de repérer ces
différences chez les collecteurs.
Le sone ne comprend pas les chants à caractères historiques
(même s’il ne s’agit que d’histoires purement locales).
Ce genre poétique fut aux cours des siècles le moyen d’expression
que se réservaient les clercs et autres lettrés,
laissant au bon peuple le soin de glorifier son quotidien dans les gwerzioù
(la différence entre clercs, lettrés et paysans
n’étaient pas particulièrement marquée et tous ont contribué à l'essort des
deux styles musicaux).
Ces thèmes poétiques respectent, dans leur grande généralité,
les principes fondateurs de la poésie bretonne, même si, au
furent et à mesure ces derniers furent aplanis et simplifiés (la poésie
ancienne de Bretagne était particulièrement construite
et rendait très technique sa bonne utilisation). Avec des rîmes « à la bretonne
» interne, à la césure et externe, en fin de ver, avec une rythmique
toute particulière, la composition des sonioù (pluriel de sône)
restait un art de gens de bonnes conditions. Ces dernières, cependant, étaient
colportées comme les gwerzioù et servaient
l’univers poétique régional.
Jeremie Pierre JOUAN