Pendant musical du kan
ha diskan, support aujourd’hui de la gwerz
du sone et des évènements
religieux, la musique à danser était traditionnellement l’apanage
du couple de
sonneurs, bombarde
biniou. Les mélodies
interprétées étaient une alternative au chant.
A mesure que la Bretagne s’ouvrait aux autres
cultures, ces couples
se sont diversifiés, jusqu’à devenir d’immenses formations
(tel l’Héritage
des Celtes de Dan
Ar Braz, La Celtic Procession
de Jacques
Pellen). Si le couple
traditionnel reste présent dans les festoù-noz
(pluriel de fest-noz)
et les mariages ou rassemblements populaires (manifestations
politiques, sportives, locales), son image s’est considérablement
rajeunit au cours de la seconde moitié du XX° siècle, sous
l’impulsion de Polig Monjarret, puis d’Alan
Stivell et enfin des musiques actuelles.
L’arrivée de nouveaux instruments,
le désir d’évasion de la musique bretonne
ont contribué aux changements de ces formations.
A la recherche de nouveaux espaces sonores
(Duo Dan
Ar Braz et Patrick
Molard, Duo Kemener
Squiban, Duo
Patrick Molard Manzano ou le Duo
Jean-Michel Veillon Yvon Riou), s’est ajouté
le désir de fusion
de la musique bretonne avec d’autres cultures.
C’est ainsi que, réunissant des musiciens
iraniens et indiens, Erik
Marchand lança son trio, que Denez
Prigent fit appel aux ordinateurs pour créer
de nouveaux sons.
Des groupes tels que Skolvan
parvinrent même à faire du chant un accompagnement
de la musique, traduisant, par l’interprétation,
les caractéristiques du Kan
ha Diskan.
Jeremie Pierre JOUAN