La musique bretonne a toujours accompagnée la vie des bretons.
Elle est présente à tous les niveaux de la vie et sert chacun d’eux.
La musique au travail est l’élément structurant l’effort.
Outre son rôle entraînant et divertissant, il sert de base rythmique
pour que les gestes de chacun coïncident au bon moment, dans la même direction.
Cela se voit dans le chant
de marins, mais également dans les chants de travaux des
champs. En fonction de l’entreprise menée (battage, semence, moisson,
ramassage de pomme de terre…) le chant est adapté à la régularité nécessaire
pour l’accomplir.
Les chants de marche tiennent également une place importante
dans le quotidien. Lors de déplacement, il est possible de mesurer la distance
à parcourir en fonction de la chanson interprétée par le marcheur. Il se disait
autrefois qu’il fallait chanter deux fois Ar Bambocher pour
parcourir telle distance. Ce chant avait également un rôle social, dans la mesure
où il annonçait à l’encan la venue du marcheur, que la tonalité de sa voix précédait.
Les chants aux veillées,
principalement composés de gwerzioù
et sonioù, participaient
à l’information, l’éducation et au divertissement, comme le fait, malheureusement
et avec moins de goût, la télévision aujourd’hui.
Les chants de taverne, pendant masculin des chants
religieux, puisque très souvent ils étaient entonnés aux mêmes
moments, sont également la marque d’une certaine gaieté de la population bretonne.
Les chants religieux,
quant à eux, témoignent parfaitement du rôle central de l’église
en Bretagne ces seize derniers siècles. Eux même répartis en
sous-groupes, ils correspondent, en version bretonne, aux chants
religieux des pays catholiques.
Enfin, les chants d’éducation, si l’on peut les nommer comme
cela, comprennent les chants pour enfants (comptines)
ou les chants pour apprendre à chanter (chants mnémotechniques,
ritournelles…). C’est par ces chants que la vie artistique
de tous bretons commençait.
Jeremie Pierre JOUAN