Apparue dans les années soixante-dix avec l’évolution des instruments
et l’arrivée de l’amplification. Au début, cette ambiance électronique,
peu satisfaisante, se servait des premiers synthétiseurs.
Dans la décennie suivante, ces instruments
de plus en plus perfectionnés, liés aux ordinateurs
ont décuplé les possibilités musicales. C’est
avec Dao
Dezi que la première fusion électroacoustique
fut créée. Regroupant divers artistes, tels Arnaud
Maisonneuve, les Tri
Yann, Manu
Lann-Huel, ce collectif ne parviendra pas à s’imposer
sur la scène.
C’est seulement avec Denez
Prigent et son album Me ‘Zalc’h Ennon
ur Fulenn Aour, que ce courant va amener à la musique
bretonne une ouverture très intelligente sur les
musiques actuelles. Mêlant instruments
acoustiques (vielle,
cornemuse, guitare…)
et synthétiseurs, ordinateurs,
samples et boucles sonores,
Denez
Prigent transforme le chant traditionnel
en plaidoyer musical aux sonorités
résolument modernes. Ici la fusion est parfaite,
tant sur la mélodie, l’interprétation
que sur le sens des textes, Denez
Prigent connecte la musique bretonne
au troisième millénaire.
Son travail va créer de nombreux émules, explorant chacun
à leur tour, une nouvelle voie dans ce nouvel univers culturel
aux multiples possibilités. Ce sera le cas de Pascal
Lamour à travers son expérience personnelle et celle
d’Arkan, ou celui d’Anjel
IK. Alan
Stivell, également intéressé, poursuivra sa recherche
dans ce sens sur ces derniers albums, allant jusqu’à fusionner
la musique bretonne avec le raï,
musique maghrébine s’appuyant
le plus souvent sur l’électronique.
Ce style musical en pleine expansion n’a pas finit de faire parler de lui.
Jérémie Pierre JOUAN