En écho aux musiques évolutives, la décennie quatre-vingt
a ouvert la voie aux fusions interethniques. C’est surtout
lors de la suivante que ces alliances musicales se sont révélées.
Le premier revival avait conduit les bretons
à s’ouvrir aux autres musiques celtiques,
mais également au folk song américain. A
partir de la musique évolutive lancée par
Alan
Stivell et son concert à l’Olympia,
le 28 février 1972, les métissages
ont contribués à moderniser l’instrumentation
de la musique bretonne et à rechercher les
points communs traditionnels entre les différents
terroirs de l’humanité.
C’est ainsi que des groupes tels Mugar
ou Thalweg
ont marié musique berbère et musique
bretonne, que Carré
Manchot et Akiyo
Ka ont jeté un pont entre le Bretagne
et les Antilles, que les frères Molard,
à travers Bal Tribal, qu’Erik
Marchand ou le Bagad
Kemper rencontrent les musiques des Balkans.
Les expériences se poursuivent dans les années quatre-vingt dix, tissant musicalement
une toile traditionnelle à travers la planète : Dour-Gönpo
avec l’Asie, Didier Guyot avec l’Afrique…
Parallèlement, ce métissage se fait également
entre les différents styles musicaux reconnus,
avec Dom
Duff, Stock An Dans, Karnag,
Didier
Squiban, Yann-Fanch
Kemener, Roland
Becker, Hopkins David Hopi,
L’Occidentale
de Fanfare…
Les musiques métissées de Bretagne sont en
perpétuelle évolution et d’elles-mêmes se régénèrent, explorant
toutes les possibilités que la musique bretonne, traditionnelle,
offre dans sa fusion aux les autres musiques traditionnelles
de la planète.
Jérémie Pierre JOUAN