Le bagad est l’une des formations les plus
connues de Bretagne et les plus médiatisées. Cependant, et
c’est là son paradoxe, cette formule n’est pas traditionnellement bretonne.
Issue des pipes bands écossais, cette formation
ne fut « inventée » en Bretagne qu’après la seconde guerre
mondiale.
Son origine, vieille de quelques années seulement, vient de la communauté bretonne
de Paris, qui en 1932, en créant la KAV (kenvreuriez
ar viniouerien – confrérie des sonneurs de biniou)
sous l’égide d’Hervé Le Menn, permet le premier rassemblement
de sonneurs au sein d’une même assemblée musicale.
En 1937, une première tentative bretonne d’importer cette assemblée échouera
en raison de la guerre. Ce n’est qu’en 1942, sous le patronage de Polig
Monjarret, que va naître le Bodadeg ar Sonerion, le
BAS ou l’assemblée des sonneurs. Le BAS
qui se construit comme un syndicat culturel va permettre l’émergence du Bagad.
Cette formation regroupant trois pupitres,
bombarde
(8 bombardes),
cornemuse
(8 cornemuses)
et percussions (4 caisses claires,
2 toms et une grosse caisse),
va être l’un des éléments les plus importants de l’enseignement
et de la propagation de la musique bretonne.
Formé, dans les premières années d’après guerre, dans des
regroupements professionnels syndicaux (amicale d’ouvrier,
amicale de cheminots…), cette formation fait rapidement son
entrée dans l’armée (rappelant au passage les sonneurs
écossais accompagnant et motivant les troupes
lors de campagnes) comme le Bagad
de Lann-Bihoué, fondé en 1953, avant de devenir
des écoles et des orchestres de concert.
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Jeremie Pierre JOUAN