Enfin, ne parvenant à assimiler l’héritage celtique et craignant
que celui-ci ne resurgisse, les autorités religieuses bretonnes
mirent au banc de la société ce qui résistait à son dogme. C’est ainsi que les
sonneurs
et chanteurs
de gwerzioù,
de sonioù ou de
kan ha diskan
se voyaient reprochés d’être les « instruments du diable »,
détournant le peuple de la bonne parole, ne respectant les principes fondateurs
de la spiritualité quotidienne. Ne pouvant prévenir, la hiérarchie catholique
s’est engagée dans la répression de ces chants, à travers les
sermons, le refus des sacrements religieux, l’excommunication. Et il ne fut
pas rare de voir des prêtres pourchasser les musiciens et tenter
de ramener leurs ouailles dans le bon chemin.
Le cantique était le ferment de la communauté religieuse
bretonne, il ponctuait et rythmait les cérémonies, les fêtes,
les pardons
et participait à la gloire divine.
Jeremie Pierre JOUAN