La Bretagne a toujours été une terre multilingue,
cherchant par le multilinguisme à créer une dynamique culturelle.
Lorsque les celtes sont arrivés en Bretagne,
ils ont imposé à leurs prédécesseurs leur langue, ceux-ci n'ont
cependant pas cessé immédiatement d'utiliser la leur. Avec l'arrivée des Bretons
de Grande-Bretagne, la langue bretonne s'est
imposée suir l'armoricain, en quelques siècles.
La langue bretonne a ensuite évolué, passant du haut
breton, au moyen breton, au fil des générations. Avec
les premiers dictionnaires bretons, la langue bretonne s'est
instituée et réformée. Répartie en de nombreux dialectes, elle répondait à quatre
appélations contrôlées : vannetais, cornouaillais,
leonard et trégorrois.
A partir de 1950, la langue bretonne a connu une nouvelle
révolution, pour s'imposer à une génération n'ayant plus la transmission
orale habituelle pour perfectionner son langage. Le
breton unifié et simplifié voit donc le jour. C'est ce breton
dit KLT qui peine encore aujourd'hui à s'imposer aux bretonnants
qui ne le reconnaissent pas.
Enfin, la langue bretonne n'est jamais parvenue à s'imposer
sur l'ensemble de la péninsule. Au IX siècle, sa zone d'influence la plus large
s'étendait de la Normandie à l'embouchure nord de la Loire,
en coutournant Rennes par l'ouest. En 1886, cette ligne se
déplaçait vers l'ouest, du nord de Saint-Brieuc à l'est de
Vannes. Aujourd'hui, cette ligne s'enfonce un peu plus vers
l'ouest, Vannes ne parle plus breton, si ce n'est dans sa lointaine
périphérie.
Jeremie Pierre JOUAN